Didier Dagueneau s’est fait connaître par des provocation humoristiques (« La cuvée de mes roustons »), des retours au source en forme de pied de nez à un monde du vin peut être trop sérieux (l’aoc Blanc Fumé de Pouilly), toutes audaces qui l’ont inscrit comme un homme à part au panthéon des grands vignerons. Avec ses cuvées de Pouilly-Fumé (Silex, Pur-sang), le Domaine Didier Dagueneau a peut-être porté le Sauvignon au sommet de son expression. Minéralité, agrumes, finesse, tranchant sont bien présents, et l’équilibre acidité-rondeur, vivacité-souplesse ne s’exprime nulle part ailleurs avec autant de grâce. Les vins du Domaine Didier Dagueneau sont véritablement divins. Ajoutez aux Pouilly-Fumé une cuvée en Jurançon (Les Jardins de Babylone), qui, sur un autre terroir, avec un autre cépage, magnifie l’appellation, pour transporter le palais sur des senteurs de miel et de fleurs, sans sucrosité ni lourdeur. Un régal. Le tout cultivé en biodynamie, sans label, bien évidemment !

Didier Dagueneau est mort tragiquement en 2008 dans un accident d’Ulm, mais ses enfants, Charlotte et Louis-Benjamin Dagueneau ont repris le Domaineavec brio. Louis-Benjamin Dagueneau mène de main de maître ce domaine d’exception.

Le travail de précision est la clé de la qualité des vins. Les vendanges se font dans un délai très court, à maturité optimale, récoltés à la main en caissette. Les levures sont sélectionnées dans leur vignoble, les débourbages serrés et les élevages longs sur lies sans soutirage, tout cela pour exprimer de la plus parfaite manière le côté cristallin que développe le Sauvignon sous son meilleur jour. L’élevage se fait dans des fûts type “cigares” (320 l) ou des “tonnes” (600 l).

A ne pas oublier aussi leur vignoble dans le Sud-Ouest, à Jurançon, qui produit des cuvées tout aussi extraordinaires.